Les systèmes de défense furent autorisés par lettres patentes du 11 janvier 1434 signées du Roi Charles VII.
Hugues de Combarel, prédécesseur de Pierre d’Amboise y est autorisé à construire un hôtel entouré de « murs, fossez, paleiz, pont leveiz portaux, tours, guérites, barbacanes et autres fortifications et emparemens, telz que bon lui semblera »
Le bâtiment dessine un rectangle flanqué de tours rondes qui lui donnent cet air imposant.
La fortification du bâtiment se retrouve dans tous les éléments architecturaux : la présence des mâchicoulis, le nombre limité de fenêtres, les douves et le pont-levis (remplacé ensuite par un pont dormant). Malgré ce luxe de précaution, il fut pris par l’amiral de Coligny avant le siège de Poitiers de 1569, épisode des guerres de religion.
En 1789, l’évêque de Poitiers, Martial-Louis Beaupoil de Saint-Aulaire, est élu aux Etats généraux du royaume mais en 1791, il refuse de prêter le serment de la constitution civile du clergé et s’enfuit en émigration. Le château est donc saisi et vendu comme bien national.
Depuis cette époque, le bâtiment a souffert de plusieurs destructions. La collégiale qui bordait le mur situé à droite du castelet d’entrée, a été détruite.
Dans l’oratoire, des peintures murales datant du XVIe siècle ont été abîmées par des travaux d’aménagement. Il reste tout de même des éléments de ces fresques qui sont l’un des intérêts de la visite du château. Elles représentent notamment «Adam et Eve», le «Roi David», «Nabuchodonosor» et «Manassé» qui entourent « la Fontaine de Miséricorde » recevant le sang du Christ.
Signalons, à ce sujet une communication de Robert Favreau, ancien directeur du Centre d’études supérieures de civilisation médiévales de Poitiers au colloque international organisé par l’Université d’Angers en 1998 : Favreau (Robert), Les inscriptions de la chapelle du château de Dissay et le milieu angevin.
28 p. - Rome, Ecole française de Rome. 2000.
Après 1850, la famille Fruchard qui venait de racheter le château, s’engageait dans une rénovation architecturale, tant pour le château que pour l’église, en utilisant les vitraux et les volets de la collégiale, qui avaient été «démontés». Ces travaux ont permis l'inscription du château à l'Inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1967, puis comme « Monument Historique » en 1989.
Il est resté propriété de la famille jusqu'au décès du Baron Régis de Lassat en 2013. Une nouvelle page de sa destinée s’est ouverte lorsque Christophe et Murielle Bouvier en sont devenus les nouveaux propriétaires en 2016.